La Corruption Immobilière en République du Bénin : Un Scandale Judiciaire Impliquant le Président du Tribunal de Djougou

 

La Corruption Immobilière en République du Bénin : Un Scandale Judiciaire Impliquant le Président du Tribunal de Djougou

La corruption dans le secteur immobilier au Bénin est un fléau qui continue de miner la confiance du public dans les institutions publiques et judiciaires. Le dernier scandale en date met en lumière les pratiques frauduleuses impliquant des personnalités influentes, y compris des figures de la justice. Ce cas précis concerne M. OUESSOU Adandé Olatundé Henri Joël, Président du Tribunal de Djougou, accusé de s'être livré à une escroquerie immobilière de grande ampleur, en complicité avec des fonctionnaires et autres acteurs influents.

Un Domaine Vendu Par Falsification et Fraude

Le cœur de cette affaire repose sur la vente frauduleuse d'un domaine de 25 hectares situé à Monsourou, à 12 km de Djidja, pour une somme totale de 10.750.000 F CFA. Ce vaste terrain, propriété légitime de M. SEKLOKA Dieudonné, a été illégalement vendu par M. OUESSOU, en utilisant des documents falsifiés et de fausses attestations de détention (ADC). Cette opération a été menée en complicité avec deux autres acteurs clés : M. Charles AFOUDA, responsable des affaires domaniales et environnementales (RADE) de la mairie de Djidja, et M. Martin KATAKENON, Directeur départemental des impôts Mono/Couffo.

Ces manœuvres frauduleuses ont permis la vente de deux parcelles à des acheteurs étrangers : Mme NOBIME Lucia résidant aux États-Unis, pour un terrain de 15 hectares vendu à 6.450.000 F CFA, et Mmes KIDJO, résidant au Canada, pour une parcelle de 10 hectares vendue à 4.300.000 F CFA. Les transactions ont été effectuées grâce à la représentation de leurs pères respectifs, M. Nobime A. Martial et M. Kidjo Honorat.

L’Implication des Autorités et le Système Complice

Ce qui rend cette affaire particulièrement révoltante est l’implication directe de M. OUESSOU, une figure censée incarner la justice et l’intégrité dans la région de Djougou. En tant que Président du Tribunal (Tribunal de Première Instance de Deuxième Classe de Djougou), il jouit d'une autorité morale et légale qui aurait dû l’amener à protéger les droits des citoyens et assurer le respect des lois foncières du Bénin. Au lieu de cela, il a orchestré cette escroquerie en bande organisée, démontrant un mépris total pour son devoir de justice.

La complicité de M. Charles AFOUDA et de M. Martin KATAKENON souligne l’enracinement de la corruption dans plusieurs échelons de l’administration publique béninoise. Le rôle clé de M. AFOUDA dans la falsification des documents fonciers et la couverture offerte par M. KATAKENON pour éviter tout contrôle fiscal sont des preuves accablantes du fonctionnement bien rodé de ce réseau criminel.

Les Conséquences pour les Victimes

Les victimes principales de cette fraude immobilière, à savoir les acheteurs et le véritable propriétaire du domaine, sont laissées dans une situation déplorable. M. SEKLOKA Dieudonné, qui avait initialement vendu la majeure partie du terrain à M. Jesuwame David, résidant en France, se trouve dépossédé de ses droits, tandis que les acheteurs, croyant avoir acquis un bien légalement, se retrouvent maintenant en conflit avec la réalité juridique des titres fonciers.

Pour ces acheteurs, les familles NOBIME et KIDJO, ce sont non seulement des sommes importantes qui ont été escroquées, mais également la promesse d’investissements immobiliers sécurisés au Bénin qui a été brisée. Ce genre de scandale risque de décourager la diaspora béninoise et étrangère d’investir dans le pays, au détriment de l’économie nationale.

Une Lutte Contre la Corruption Nécessaire

Ce cas, bien qu’exemplaire dans sa gravité, n’est que la partie visible de l'iceberg d'un phénomène plus large de corruption foncière qui gangrène le Bénin. Il est impératif que des mesures fermes soient prises pour rétablir la confiance du public et de la communauté internationale dans le système judiciaire et les institutions foncières du pays. La lutte contre ces pratiques nécessite une réforme en profondeur du système judiciaire et administratif, ainsi qu’une transparence totale dans les transactions foncières.

Des actions concrètes doivent être entreprises pour traduire en justice les responsables de cette escroquerie. La mise en cause de figures aussi influentes que le Président du Tribunal de Djougou est un test pour l'intégrité du système judiciaire béninois. Il est crucial que l’État montre sa détermination à combattre ces abus, afin de restaurer la légitimité de ses institutions et de protéger les droits des citoyens.

Conclusion

La corruption immobilière en République du Bénin, illustrée par l’affaire impliquant M. OUESSOU Adandé Olatundé Henri Joël, n'est pas seulement une tragédie pour les victimes directes de cette fraude, mais un danger pour l'ensemble du pays. Elle mine les fondements de la justice, dissuade les investissements et ternit l’image du Bénin sur la scène internationale. Une action rapide et décisive est nécessaire pour démanteler ces réseaux et instaurer un climat de transparence et de justice. Le peuple béninois mérite mieux, et il est temps que les responsables soient tenus pour compte.

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